(Par Yann)
Mes 39kms du TRAIL DU BOUT DU MONDE de juillet dernier s’étant plutot bien passés, il me fallait un nouvel objectif pour cette fin d’année. C’est donc tout naturellement que j’ai choisi de m’essayer sur le long du TRAIL DE LA VALLEE DU SCORFF, course que je connais très bien mais sur laquelle je n’avais pas encore tester la grosse distance. Grosse préparation avec 4 sorties par semaine et de gros volumes de travail à chaque session. C’est donc plutôt confiant que je me lançais sur la ligne de départ. Confiant certes mais non sans une certaine appréhension car la semaine précédant la course le site dévoilait le tracé avec 46kms et 1400 de D+. Un sacré « casse-croute » en prévision. TOP DEPART , ça y est les costauds sont lachés et comme d’habitude ça part très vite devant … d’autant que les 2/3 premiers kilomètres sont roulants. Les écarts se creusent déjà mais je ne me laisse pas aspirer car je sais que la route sera longue … C’est donc à mon rythme que j’enchaine les kilomètres et donc aussi les premières grosses difficultés. Mais ça passe, les jambes sont plutot là même si je commence déjà à sentir mes mollets me tirailler. 1er RAVITO au 20ème et 40minutes d’avance sur la 1ère barrière horaire : nickel ! Arrêt au stand, je rempli mes flasques et prend bien le temps de manger et m’hydrater ...d’autant que je sais que la course ne démarre que maintenant avec le gros des difficultés. Je repart tranquillement et là les festivités commencent avec un enchaînement sans relache de grosses cotes casse-pattes et des descentes très techniques...bref impossible de réellement récupérer, ça commence à être dur ! Et c’est dans l’une de ces côtes (vers le 23ème) que je fais connaissance de Nico de la Team Endurance Shop Lanester avec qui je vais passer un bon bout de chemin. On discute mais ça devient très costaud et j’ai les mollets qui chauffent dur… les cotes ont raison de mon moral et je commence à me demander si je réussirai à aller au bout … mais je m’accroche, pas question de lâcher ! Dernière côte avant le RAVITO du 32ème et arrivé là haut la tête commence à tourner… je mange copieusement, je bois plusieurs verres, recupère tranquillement, la machine va pourvoir repartir...pendant ce temps là je vois plusieurs compères livides rendre leur puce et abandonner… C’est reparti toujours avec Nico, on enchaine marche/course tant les jambes sont lourdes et que les difficultés continuent de s’enchainer … prochain RAVITO au 37ème donc seulement 5 bornes, cool ! Sauf que nous rentrons dans le « HARD SCORFF » ! Avec Nico, on ne lâche rien, on s’accroche, on se motive, moi qui habituellement me retrouve sur mes courses toujours seul, je suis content d’avoir trouvé un compagnon de route… c’est decidé on ira au bout ENSEMBLE ! Arrivée au dernier RAVITO et toujours dans les clous au niveau barrière horaire mais derrière plus grand monde … on mange, on boit et c’est repartit pour la dernière ligne droite et les dernières difficultés (côte à mémé, côte de St Yves, …). On garde notre alternance course/marche et chacun relance l’autre … mais c’est dur...on passe la côte de St Yves, on commence à entendre le speaker … ça commence à être bon ! Mais qu’ils me paraissent longs ces 2 derniers kilomètres ! Mais on le tient notre TVS! Arrivée à l’etang, les enfants et ma petite femme sont là à m’encourager et c’est avec eux que terminerai les derniers metres ! Que ce fut dur mais que ce fut bon ! Et c’est donc en 7:06:47 que je vais au final boucler ces 46kms et ces 1500m de D+ ...du très costaud ce trail ! Pas etonnant que certains aient laché qu’il etait plus dur que Belle Ile et sans doute la plus difficile manche du challenge OTT (auquel figure quand même Guerlédan et Moncontour). Maintenant repos et préparation de nouvelles aventures… Merci à ma petite femme de m’avoir supporté dans tout les sens du terme, les copains, la TEAM LRIN, la famille et un grand MERCI à Nico Goulven mon compagnon pendant cette belle ballade !
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Par Jérôme
Mon histoire commence le jeudi après-midi, la veille de mon départ pour Belle Île. En voulant aider un collègue de boulot, je me suis pris le côté d’une grosse table en bois au dessus du genou droit, j’ai rapidement pris de l’arnica pour réduire les effets indésirables, mais voilà, une vive douleur se fait ressentir, je ne pouvais plus plier mon genou correctement....Alors j’ai commencé à tergiverser, à gamberger quant à ma participation pour Belle Île en Trail. Et la je me dis « ah non, pas une 2ème fois !!!!! ». Je me suis bien caché de le partager avec mon entourage pour ne pas éveiller la psychose (pour rappel 2 mois de blessures et un mois d’Août intense pour revenir à un niveau correct avec l’aide de mes compères Yann et Erwan, à coup de fractionnés en côtes, sortie longue, nouveaux terrains de jeu, kiné….) donc il était hors de question pour moi de ne pas y participer alors que j'avais effacé tous mes anciens maux. Alors je prends de l’arnica à avaler, de la crème à l’arnica sur l’hématome… et plus qu’à prier. Le vendredi matin, sur le quai du port de Vannes, j’attends le bateau, le temps est gris, frais, venteux, brumeux…. ça ne dit rien qui vaille !!!! Dans le bateau, la traversée du golfe du Morbihan se fait sans encombre, le calme plat avec quelques interventions micro du capitaine se prenant de temps à autres comme guide touristique, comme un air de vacances qui se dessine. Mais voila, toutes les bonnes choses ont une fin, nous sortons du Golfe du Morbihan, et là ce n’est plus la même musique, la mer a repris ses droits faisant vaciller le bateau, en le malmenant à forts coups de bourrasques de lames qui tapaient sur la cale du bateau. Plus aucun bruit dans le bateau, tout le monde prenait sa respiration, personne ne bougeait, sauf l’équipage qui demandait des nouvelles des passagers en leur proposant des sacs (pas pour faire du shopping mais….) La dernière heure de traversée fut interminable, mettant les organismes à rude épreuve…. Heureusement que je n'ai pas pris le bateau le matin de la course !!! Et nous voilà enfin arrivé, des membres de ma famille vivant sur l’Île nous attendaient sur le quai, nous voyant pas trop dans notre assiette, mais les esprits et l’estomac sont vite revenus à la normale. J’étais malgré tout encore souffrant de mon genou (ce qui ne me rassurait toujours pas à H-24), alors à peine arrivée à Palais, direction la pharmacie pour demander un traitement alternatif, complémentaire à ma cure d’Arnica, la pharmacienne me répondit qu’il n’y a rien d’autres…. alors là j’ai la goutte sur le front qui tombe et me dit comment vais je faire ? des milliers de questions ont traversé mon esprit ….. Après cette nouvelle pas très réjouissante, nous prenons place dans notre quartier général. Ne pouvant et ne voulant surtout pas aggraver ce mal, alors que j’avais prévu un footing de 30 minutes post trail. Nous avons alors donc passé la journée à marcher, visiter, à s’imprégner des lieux, contempler … et chercher bien évidemment le dossard Le soir pointant le bout de son nez, un léger mieux se faisait sentir, une lueur d’espoir ???? Samedi, mon réveil sonne, il est 7 h, ça y’est, j’y suis c’est le jour J. A peine mis le 1er pied par terre, je touche, je masse mon genou et là quasi plus de douleur….et la je me dis c’est bon, je vais pouvoir y aller je regarde dehors, plus de vent, un soleil radieux, la journée s’annonce sous les meilleurs auspices Départ prévu à 10 h, préparation du sac, des vêtements, …. le stress monte…. vérification, énième vérification (n'ai je rien oublié, le matériel obligatoire … la nourriture) Rentrons dans le vif du sujet, le départ est donné à 10 h, du monde partout, musique des grands événements, superbe ambiance… Le Gong sonne, c’est parti, je suis dans le milieu du peloton, je suis le mouvement, du monde dans les rues, chaude ambiance, je vis le moment présent… et à la sortie de la ville, PAN !!! un gros raidar dès le début, le ton est donné… Les 1ers km, 1ers bouchons, ça n’avance pas dans les côtes, je commence à ronger mon frein (alors ça va avancer ou quoi???) alors je me suis au chaud, je suis le mouvement à la file indienne, j’en profite pour regarder les paysages et mes pieds aussi. Le rythme n’est pas très élevé, je suis les recommandations de mes potes, je marche dans les côtes, je trépigne, ça n’avance pas à l’allure que je me connais. Difficile de doubler, le terrain accidenté, je me résigne et me dit que je commencerai ma course après le 1er Ravito (17ème km) Arrivée à Locmaria, pointage, ravito, je ne reste pas trainer à peine 3 min, je mange gruyère, tucs... et je suis reparti pour une autre course. Là je commence à accélérer sur le peu de plat que nous réserve le parcours, je marche dans les côtes mais à un rythme un peu plus soutenu, je double même en marchant, Je gère parfaitement ma course tant au niveau dépense d’énergie qu’au niveau nutrition, boisson, tout va bien !!!! Je rejoins vers le 24ème km un groupe de 3 coureurs, je me cale au chaud, il m’emmène, la cadence est assez élevée, nous doublons encore et encore. Je me porte devant le groupe pour faire ma part de travail, j’appuie un peu et PAN !!!! le groupe explose. Je me retrouve tout seul encore une fois, comme 90% du temps. Je fais mon bonhomme de chemin, à mon rythme, je double, double (j'en aurais doublé une centaine quand même) …. les concurrents souffrent, n’avancent plus, marchent sur le plat, s’arrêtent, s’assoient, régurgitent. c’est impressionnant !!!!!, et là je commence à me questionner « est ce que ça va m’arriver ??? » , alors je relève mon niveau de vigilance sur la nutrition,…. Le parcours est très exigeant, ça monte, ça descend, ça monte, ça descend……de vrais montagnes russes… Arrivée à Bangor (38ème km), je regarde ma montre et là je vois 4 h 24 de course et il me reste 7 km pour rallier l’arrivée, mon objectif de 5 h 30 que je m’étais fixé est à portée de main !!!! Je dois faire 7 km en 1 h, alors que je tourne à plus de 8,6 km/h. Alors je ne traîne pas, quelques barres, gruyère, je remplis mes flask et Go, go, go.... Je ne connais pas ma place mais je le sentais bien, dans le 1er quart je pense.... Cette dernière partie s’effectue dans l’Île, la traversée de Île pour atteindre l’arrivée à Le Palais, et là ce n’est plus des chemins côtiers mais des champs, des routes à faux plats montants interminables, tu ne vois pas le bout. Je regarde avec insistance ma montre, je trouve un collègue de fortune, il reste 3 km, et là on ne se pose plus de question, on fonce, et bien entendu une dernière grosse côte dans le dernier km, les cuisses font mal, on arrive en haut de la ville, une grosse descente pour franchir la ligne d’arrivée…. je me dis il est hors de question de passer au dessus de 5 h 15, je me laisse porter par la descente, du monde sur la ligne d’arrivée et la délivrance, l’explosion de joie, le poing serré je l’ai fait en 5 h 14 les 45 km avec 1250 D+. Je kiffe et je profite du moment présent, je crois que je ne suis jamais resté aussi longtemps près de la ligne d’arrivée. Ma famille était là pour mon arrivée, félicitation, photo… je me ravitaille, je mange comme un glouton, trop trop faim… Une fois n'est pas coutume, mais je suis fier de moi (L'autosatisfaction ne fait pas de mal des fois). Je rentre, une bonne douche, un goûter gargantuesque …. et la soirée pointant le bout de son nez, nous décidâmes d’aller marcher, il est environ 19 h, et là nous croisons les concurrents du 83 km, ils leur restent encore 2-3 km, ils sont sur le pont depuis 7 h le matin et doivent arriver à 20 h max (barrière horaire), je fais face à des zombies, quel courage !!! Cette sortie pédestre de 45 min m’a fait du bien pour ma détox, je ne souffre quasi pas… Le lendemain matin, je me lève et la stupeur, même pas mal, rien, un peu les cuissots sensibles, mais rien de bien embêtant, je me permets même le matin d’aller à pied au centre du Palais (2 km) faire un petit tour. Le repas du midi, je mange comme un ogre (je crois que j’ai bouffé pas mal de réserve), l’après midi, journée du patrimoine, allez go on va se promener en bord de mer, visite du grand phare et ses quelques presque 300 marches, même pas mal lol ! Le soir venant, il est temps pour moi de tirer ma révérence et de rentrer sur le continent Je pars avec le sentiment du devoir accompli, la preuve qu’avec de la persévérance, des amis, des entraînements poussés en un peu plus d’un mois, je peux réussir, une belle revanche sur le raid du golfe. Un ultra traileur est né ??? vais je aimer les longues distances, les longs efforts, je le saurai sur les 43 km du Trail de la vallée du Scorff fin Octobre avec +de1000D+ Mais en tout cas j’ai grave kiffé ! Je tiens à remercier les gens qui ont cru en moi, de leur soutien, ma team Lauzac'h Run in Nature, mes compagnons de route Yann et Erwan, Véro, La bien Nommée, ma famille...... RDV fin octobre !!! Bonjour, les galoupers !
J'initie une nouvelle rubrique sur le site : "Tranches de Trail" ou chacun pourra nous faire le récit de sa course, de sa sortie, histoire de partager avec les autres membres de l'association nos petits instants magiques de trail ! Je l'inaugure donc avec le compte rendu des 23kms du Trail des Légendes de Brocéliande avec mon compère Jérôme. Départ 9H aux abords du lac de Trémélin : grand soleil, il ne fait pas encore trop chaud, bref un temps à affronter Merlin et ses fées dans la chambre aux Loups. On part tranquille, Jérôme courant les 45kms de Belle-Ile le week-end prochain. Départ ! Comme d'habitude ça part vite devant. Nous on part tranquille ne connaissant pas trop le profil de la course. Les kilomètres avancent et pas l'ombre d'une difficulté... donc le rythme est pas mal : 11.5km/h ça roule bien ...arrivés au 9ème kilomètre, toujours pas l'ombre d'un mètre de dénivelé ! On en vient même à s'interroger sur la véracité des 400m de d+ annoncés... On termine le tour du lac de Trémelin, on en profite pour gratter des places et on se dirige vers la chambre aux Loups... et là 1km plus loin plus pareil ! Enchainement de difficultés les unes plus relevées que les autres : montées à la corde, quasi escalade par endroit, on enchaine pendant 4 bornes toutes les difficultés de la course...bref du dénivelé en concentré ! Mais de superbes paysages malgré l'absence de fées. On arrive vers le 14ème ça commence à descendre et j'essaie d'appuyer pour essayer de suivre mon lièvre (Jérôme) .... et comme on dit par chez nous : PAF la racine ! Chute et point de contracture au mollet droit ....je reprend mes esprits, le mollet pique mais je repart en serrant les dents...Jérôme m'amène en haut d'une des dernières difficultés et là toute la magie de Merlin m'est apparue : RAVITO à la bière de LANCELOT, le tout sur un superbe point de vue ! Mais pas le temps de trainer, boisson au houblon avalée, on repart. C'est plus roulant mais mon mollet me tiraille. Je tiens le coup mais je sens que Jérôme a des fourmis dans les jambes....je le laisse filer. J'essaie de tenir la cadence, j'arrive même à accélérer dans les 3 derniers kilomètres...mais ça fini par coincer dans la dernière ligne droite et le dernier kilo est difficile.....je franchis la ligne d'arrivée en 2:23:00 ...pour une 1ère course "longue" de reprise, content ! Je récupère mes cadeaux d'arrivée : un t-shirt, une binouze de Lancelot, des patates et de l'ail !!!! Cadeau du maraicher du coin ! Bref, un parcours sympa qui change de la Bretagne sud, une organisation aux petits oignons, bref une belle ballade ! |
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